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Porte de Vienne (Wienertor)
Wienerstraße / Landstraße, 2410 Hainburg-an-der-Donau, Autriche


 

Hainburg-an-der-Donau est le plus gros centre urbain entre Vienne et Bratislava, qui sont les deux capitales de pays les plus proches au monde (environ 60km). Le centre historique est situé entre le Danube et le Schlossberg, une colline sur laquelle les vestiges d’un château sont encore visibles. C’est la construction de ce dernier qui est à l’origine de la ville actuelle. Ses vestiges les plus vieux remontent au milieu du XIème siècle et il fut occupé jusqu’en 1683, date de la destruction de la ville par les ottomans lors de leur dernière incursion dans la région (et de leur défaite lors du second siège de Vienne). Aujourd’hui, il est encore possible de voir une bonne part des fortifications médiévales dont trois portes et quinze tours. Cette enceinte date en grande partie du début du XIIIème siècle et a été construite grâce à l’argent de la rançon obtenue contre la libération de Richard Cœur de Lion. Elle est considérée comme une des mieux conservées d’Europe et une de ses portes est devenue l’emblème de la ville.
Hainburg vue depuis le Schlossberg (la porte de Vienne est à gauche)

Hainburg vue depuis le Schlossberg (la porte de Vienne est à gauche)

Située sur la route vers la capitale autrichienne, d’où son nom de porte de Vienne, elle a une façade haute de 20 mètres et une toiture haute de onze mètres, ce qui en fait une des portes fortifiées médiévales les plus hautes d’Europe. Son aspect actuel est dû à deux phases de construction. Sa première version date sûrement des dernières années du règne du duc Léopold VI au début du XIIIème siècle. Elle a été construite en partie avec des blocs de pierre provenant d’édifices romains. Intégrée dans les remparts de la ville et son système de fossé, c’était une porte charretière flanquée de deux tours jumelles en fer-à-cheval (demi-circulaires), avec beaucoup d’éléments inspirés de l’architecture défensive française (soubassement taluté, usage de la herse, meurtrière en hauteur). Les murs épais à la base des tours de part et d’autre du passage ne se continuaient probablement pas à l’étage, ce qui permet d’émettre l’hypothèse d’une hauteur de façade unique pour l’ensemble du bâtiment. Le passage pouvait être fermé par deux herses manœuvrables depuis le premier étage.
La Wienertor vue depuis la campagne

La Wienertor vue depuis la campagne

La seconde phase de construction, correspondant à des travaux de consolidation, est datable de la seconde moitié du XIIIème siècle et fut très probablement réalisée sous le règne du roi Ottokar de Bohème vers 1265. Le but du rehaussement de la porte est clairement de lui donner une architecture monumentale tout en améliorant sa défense. La partie supérieure ajoutée est composée de deux étages et d’une terrasse de guet probablement couverte et avec un parapet crénelé. Deux consoles sont construites sur les deux avancées semi-circulaires des tours afin de porter un arc brisé supportant les niveaux supérieurs de plan rectangulaire. La défense de la porte se faisait surtout du troisième étage grâce au vide au-dessus du passage, permettant de jeter toutes sortes de projectiles sur les assaillants attaquant la porte et les herses. C’est également de ce niveau que l’on accédait à un hourd (chemin de ronde en bois) sur la façade côté campagne dont le cadre de la porte d’accès est toujours visible. Il n’y avait aucun accès direct de la porte fortifiée au chemin de ronde des remparts, le seul contact était visuel à travers une petite fenêtre côté Sud. Des restes de chenaux en pierre permettent d’affirmer que l’eau de pluie étaient récupérées pour un usage interne au bâtiment.
La façade côté ville

La façade côté ville

Au passage du XVème au XVIème siècle, les murs sont adaptés au progrès de l’artillerie avec le percement de meurtrières adaptées aux armes à feu et la création de zones de tirs sécurisées. A la place du chemin de ronde interrompu, six boulets de pierre sont installés dans le parement de la façade coté campagne, sûrement pour leurs effets apotropaïques (pour détourner vers les assaillants leurs influences maléfiques). En même temps, les créneaux sont renforcés afin de coiffer la porte d’une toiture monumentale. La charpente actuelle peut être datée de 1734 à 1736. Elle correspond à de vastes travaux de réaménagement des étages de la tour avec notamment l’installation d’un treuil sur toute la hauteur. Des restes d’inscription font référence à l’utilisation du dernier niveau comme entrepôt d’armes au cours du XVIIIème siècle. Aujourd’hui les étages de la tour sont occupés par le musée municipal.

 


Si cette ville vous intéresse, une photo dans l’article sur la lanterne des morts de Sarlat montre celle d’Hainburg.

La Wienertor porte le nom de la capitale autrichienne, qui est très riche en surprise. Ainsi je vous conseille d’aller lire l’article sur les vestiges remplis de symbolisme de la plus vieille synagogue de Vienne, sur l’architecte qui s’est représenté dans une chaire à la fin du XVème siècle, sur une ancienne tour de DCA transformée en aquarium, ou encore sur une machine à habiter.

Les fans de Gustav Klimt sont servi avec son unique autoportrait,et la représentation de ses peintures disparues à l’université.

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