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Grande salle des fêtes de l’université de Vienne (Großer Festsaal der Universität Wien)
Universitätsring 1, 1010 Wien, Autriche


Le plafond de la salle des fêtes du bâtiment principal de l’université de Vienne est décoré d’une peinture centrale entourée de trois reproductions en noir et blanc d’œuvres de Gustav Klimt. Jamais mises en place, les œuvres du peintre autrichien ont disparu lors de la Seconde Guerre mondiale.
De haut en bas et de gauche à droite : La Théologie (de Franz Matsch), la Jurisprudence, le triomphe de la lumière sur les ténèbres (de Franz Matsch), la Philosophie et la Médecine.

De haut en bas et de gauche à droite : La Théologie (de Franz Matsch), la Jurisprudence,
le triomphe de la lumière sur les ténèbres (de Franz Matsch), la Philosophie et la Médecine.

Avant d’aborder les peintures, il convient de présenter l’historique de l’université de Vienne. Fondée en 1365 par le compte Rodolphe IV d’Autriche, qui lui donna son nom latin « Alma Mater Rudolphina Vindobonensis », elle est la plus ancienne du monde germanique. Pendant tout le moyen âge, l’université était répartie dans plusieurs bâtiments du centre de Vienne, jusqu’à sa fusion avec le Collège des Jésuite en 1623 et la construction du Collège Académique. Situé à coté de « l’Universitätkirche » (église de l’université), cet édifice est toujours désigné comme « l’Alte Universität » (vieille université) et n’accueille aujourd’hui que des archives. Au milieu du XVIIIème siècle, le bâtiment de la « Neue Aula » est construit à proximité et accueillit la direction jusqu’à la fin du XIXème siècle.
La façade principale de l'université sur le Ring

La façade principale de l’université sur le Ring

La construction d’un nouvel édifice, comme siège de l’université, est décidé lors de l’aménagement du « Ring » (grands travaux urbanistiques et architecturaux à l’emplacement des anciennes fortifications). Le chantier a commencé en 1873 au nord d’une place où le nouveau hôtel de ville et le parlement autrichien ont également été planifiés. L’architecte Heinrich von Ferstel avait choisi d’organiser le bâti autour de plusieurs cours dont la plus grande est située au centre du projet afin de répondre au programme car celui était chargé. Le nouveau bâtiment devait regrouper quatre facultés (de médecine, de droit, de théologie et de philosophie), des salles de cours et des fêtes, une bibliothèque ainsi que l’administration et des appartements. Dans son projet, l’architecte a emprunté beaucoup d’éléments à l’architecture de la renaissance italienne en créant une galerie à arcade sur la grande cour, en traitant le rez-de-chaussée des façades sur rue comme un soubassement ou encore en utilisant les ordres pour rythmer les façades (dorique au premier niveau, puis ionique et enfin corinthien au dernier). L’entrée principale est accentuée par un portique couronné d’une loggia et d’un fronton, et débouche sur un grand hall d’où partent deux grands escaliers monumentaux latéraux desservant l’ensemble du bâtiment et directement la bibliothèque et les salles de représentation dont la grande salle des fêtes.
La grande salle des fêtes de l'université

La grande salle des fêtes de l’université

La grande salle des fêtes désigne une des pièces les plus grandes et les plus décorées du bâtiment, utilisée pour les fêtes, les grandes réceptions et les remises de diplôme. Cette salle n’était pas terminée lors de l’inauguration du bâtiment en 1884 car pour des raisons budgétaires la décoration de celle-ci avait été remise à plus tard. La décoration du plafond ne fut attribuée que dix ans plus tard aux peintres Franz Matsch et Gustav Klimt, deux artistes qui appartiendront plus tard au mouvement du Jugendstil (Art nouveau), le second étant aujourd’hui mondialement connu pour sa peinture « Le baiser ».
Dès le départ, l’architecte avait prévu pour le plafond une œuvre centrale représentant le « triomphe de la lumière sur les ténèbres » entourée de quatre peintures plus petites symbolisant les quatre facultés de l’université: la Théologie, la Médecine, le Droit et la Philosophie. Gustav Klimt se chargea de ces trois dernières et si les premières esquisses plutôt classiques avaient été acceptées, l’artiste se rapprocha entre temps des surréalistes belges et hollandais et changea totalement de style pour adopter celui qui fera sa renommée. L’œuvre de la Philosophie reçut le « Grand prix » lors de l’exposition universelle de Paris de 1900 et la polémique pris de l’ampleur l’année suivante lors de la présentation de la Médecine au pavillon de la Sécession. Les trois œuvres furent présentés ensemble pour la première fois en 1903 et dans la dernière peinture, celle de la Jurisprudence, il s’éloigna totalement de la composition initiale provoquant de violentes critiques. Suite à celles-ci, il perdit le soutient du ministère de l’éducation et aucun accord pour installer les toiles commandées dans la salle des fêtes ne fut trouvé. En 1905, Gustav Klimt réagit en renonçant au contrat, en rachetant ses œuvres au ministère et n’accepta depuis plus aucun contrat public. Franz Matsch, proche de Gustav Klimt démissionna également et l’unique toile qui trouva sa place prévue sur le plafond ne fut alors que l’œuvre centrale du « triomphe de la lumière sur les ténèbres », car l’autre peinture de l’artiste représentant « la Théologie » fut installée dans la salle de conférence de la faculté de théologie.
Seule l’œuvre de Franz Matsch est conservée

Seule l’œuvre de Franz Matsch est conservée

Les trois peintures de Gustav Klimt furent vues pour la dernière fois lors d’une exposition en 1943, avant d’être stockées avec d’autres œuvres dans le château d’Immendorf et finirent par disparaitre dans l’incendie allumé par les troupes SS lors de leur départ d’Autriche. Les quatre peintures représentant les facultés (la Théologie de Franz Matsch y compris, bien qu’elle n’est pas disparue) ont été remplacées par des copies en noir et blanc réalisées d’après des photos, offrant un contraste intéressant avec le reste de la décoration de la salle.


Les fans de Gustav Kilmt seront sûrement intéressé par son unique autoportrait dans le Burgtheater de Vienne.

La ville de Vienne est très riche en surprise, ainsi je vous conseille d’aller lire l’article sur les vestiges remplis de symbolisme de la plus vieille synagogue de Vienne, sur l’architecte qui s’est représenté dans une chaire à la fin du XVème siècle, sur une ancienne tour de DCA transformée en aquarium, sur une villa liée à deux grands artistes autrichiens, ou encore une machine à habiter.

En vous éloignant un peu de la ville, vous serez sûrement intéressé par le château médiéval reconstruit avec des morceaux d’architecture, ou par la chartreuse de Mauerbach et son église traversée par un cloître, puis en vous enfonçant dans les paysages alpins en suivant le flux de pèlerins, vous arriverez à Mariazell et sa basilique baroque dans laquelle le gothique est parfaitement visible.
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