La construction du château actuel de Cheverny, sur le site d’un autre précédemment démoli, est due à Henri Hurault, fils du chancelier (ministre de la justice) d’Henri III et d’Henri IV.  Le chantier a été confié en 1625 au maître-maçon Jacques Bougier et à Jean Monnier pour la décoration. Les bâtiments, construits en pierre blanche de Bourré (qui durcit et blanchit en vieillissant), ont été terminés en 1634. L’architecture est de style classique mais comporte toutefois quelques rappels de la tradition médiévale comme les deux pavillons latéraux plus hauts et massifs, évoquant les tours d’angles ou encore l’étroit pavillon central rappelant le châtelet d’entrée. Ce dernier, légèrement saillant et servant d’entrée principale, abrite un escalier à rampes droites desservant les trois niveaux. Cet élément central du bâtiment a également inspiré Hergé pour dessiner celui du château de Moulinsart, tout comme une cheminée dont on retrouve les grandes lignes dans celle de la pièce à l’étage, d’où Tintin téléphone au capitaine Haddock dans « Le secret de la Licorne ». A Cheverny, cette cheminée se trouve dans la chambre du roi, pièce richement décorée et destinée à recevoir dignement le monarque. La scène du tableau sur le trumeau, qu’Hergé a esquissé, représente Persée, guidé par Minerve, pétrifiant ses ennemis avec la tête de Méduse. Il a également dessiné le cadre du tableau au centre du bandeau d’entablement, montrant des putti (représentation de petits garçons ou anges, symbolisant l’amour et typique de la Renaissance et du baroque italien) jouant avec la tête de Méduse. Cette cheminée est également visible à la fin des aventures « Le trésor de Rackham le Rouge », où la pièce, appelée salle de la marine, est consacrée aux souvenirs du vaisseau « la Licorne » et où la peinture sur le trumeau est remplacée par une marine.