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Monument d’Orphée (Orfejev spomenik)
Slovenski trg, 2250 Ptuj, Slovénie


Le monument emblématique de Ptuj est une stèle funéraire romaine, qui orne la place Slovène (Slovenski trg en slovène). Datant du IIe siècle, elle est considérée comme le plus ancien monument public de Slovénie conservé à son emplacement d’origine. Elle est également exceptionnelle par ses dimensions, et si les éléments architecturaux antiques ont souvent été réemployés pour la décoration d’édifices ou d’espaces publics, ils le sont la plupart du temps sous forme de fragments et incorporés dans un édifice.

La stèle funéraire du IIe siècle orne la place principale de Ptuj, l'une des villes les plus anciennes de Slovénie. Derrière celle-ci, nous pouvons voir le théâtre municipal.

La stèle funéraire du IIe siècle orne la place principale de Ptuj, l’une des villes les plus anciennes de Slovénie. Derrière celle-ci, nous pouvons voir le théâtre municipal.

La place "Slovenski trg" avec le monument à Orphée, haut de presque cinq mètres, en face du beffroi et du théâtre municipal.

La place « Slovenski trg » avec le monument à Orphée, haut de presque cinq mètres, en face du beffroi et du théâtre municipal.

Cette stèle a été érigée à l’endroit de sa découverte, sur une place où se trouve également l’ancien hôtel de ville, le théâtre et le beffroi, à proximité de l’église paroissiale Saint-Georges. Haute de pratiquement cinq mètres (4,94 x 1,82 x 0,39 m), elle a été réalisée dans un seul bloc de marbre blanc de Pohorje (région montagneuse située à une quarantaine de kilomètres). Elle a été érigée en l’honneur de Marcus Valerius Venus, ancien notable de la cité qui a occupé le rang de Duumvir, position équivalente à celle du maire aujourd’hui. Aujourd’hui appelée « Monument d’Orphée », elle doit son nom à son décor sculpté. La décoration de la stèle a pour sujet principal la foi en la renaissance, et reprend la même structure architecturale que les temples, ce qui est plutôt courant dans l’architecture funéraire romaine. Elle est couronnée par deux lions tenant une tête de bélier dans leurs pattes, de part et d’autre d’une représentation de Sérapis, dieu gréco-égyptien symbolisant l’espoir de renaissance.

Les trous marquent l'emplacement des anneaux qui servaient à attacher le condamné, lorsque la stèle a servi de pilori dès le XVIe siècle.

Les trous marquent l’emplacement des anneaux qui servaient à attacher le condamné, lorsque la stèle a servi de pilori dès le XVIe siècle.

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Le bas-relief central montre Orphée charmant les animaux sauvage en jouant de la lyre, qui a donné son nom au monument.

En dessous du couronnement, se trouve un fronton, surmonté de deux génies ailés, et orné de Séléné, déesse de la lune, se penchant sur son amant Endymion, qu’elle a plongé dans un sommeil éternel afin qu’il conserve sa beauté. Il est supporté par un entablement décoré d’oiseaux, et par deux colonnes encadrant le relief central qui représente Orphée jouant de sa lyre et charmant les animaux. La partie basse était occupée par la dédicace, et par un bas-relief représentant la scène où les dieux des Enfers, charmés par la musique d’Orphée, l’autorise a faire revenir sa femme Eurydice dans le monde des vivants. L’ensemble de la décoration en partie basse a été rendu illisible par l’utilisation de la stèle funéraire comme pilori à partir du XVIe siècle, du fait de sa position et de sa taille. Les condamnés étaient exposés à la population, attachés à des anneaux de fer dont on peut voir les trous de fixation.

Vous l’aurez compris, la stèle funéraire de Marcus Valerius Venus doit son nom actuel de « Monument d’Orphée » à sa décoration en rapport avec ce mythe grec. Orphée était le fils du roi de Thrace Œagre et de Calliope, muse de la Poésie épique et de l’Éloquence. Connu également pour avoir participé à l’expédition des Argonautes, il a eu le malheur de perdre sa femme Eurydice, mordu par un serpent lors de leur mariage. Il se servit alors de son don musical et de sa lyre pour charmer les animaux sauvages et émouvoir les êtres inanimés, afin d’approcher Hadès, le dieu maître des Enfers. Ce dernier lui accorda de repartir avec sa femme avec pour conditions qu’elle le suive, et qu’il ne se retourne ni ne lui parle; tant qu’ils ne soient pas sortis tous les deux des Enfers. Cependant, alors qu’il s’apprêtait à rentrer dans le monde des vivants, et n’entendant plus les pas d’Eurydice, Orphée se retourna et la perdit pour toujours.

Seules trois faces de la stèle sont sculptées.

Seules trois faces de la stèle sont sculptées.

Ptuj fut une ville prospère dans l’empire romain, citée pour la première fois dans un écrit par Tacite, qui y mentionna un conseil de guerre tenu par les chefs flaviens en 69. L’empereur Trajan l’éleva au rang de colonie sous le nom de Colonia Ulpia Traiana Poetovio. De son passé antique, la ville a conservé de nombreux fragments d’architecture conservés dans l’ancien monastère des Dominicains. Certains ont également été placés dans la base du beffroi en 1830.

 

Le monastère des Dominicains abrite la collection lapidaire assemblé lors des fouilles archéologiques dans l'antique Poetovio.

Le monastère des Dominicains abrite la collection lapidaire assemblé lors des fouilles archéologiques dans l’antique Poetovio.


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