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Temple de Diane et chapelle Saint-Césaire
Château Bas, 13116 Vernègues


Non loin de Salon de Provence, sur la commune de Vernègues, se trouvent les ruines d’un temple gallo-romain contre lesquelles est venu se greffer une chapelle, environ onze siècles après sa construction. Cet ensemble se trouve au fond du parc d’un château, qui est aujourd’hui occupé par une exploitation viticole, permettant une habitation du site presque continue depuis l’antiquité. Les bâtiments actuels, datant du XVIème au XVIIIème siècles ont été sûrement construits sur le site de l’ancienne demeure seigneuriale de Maison Basse, ancien siège de la seigneurie du Vernègues, dont on sait qu’elle a été rachetée en 1442 par un riche habitant d’Avignon, Guillaume de Damian. A l’origine, le château avait probablement un aspect semi-fortifié avec quatre tours d’angles et un fossé. Trois siècles plus tard, la seigneurie est vendue aux enchères et devient la propriété de l’ancien trésorier des États de Provence, Henry Gautier du Poët. Sa famille en restera propriétaire jusqu’à la Révolution, durant laquelle la propriété est divisée et vendue.
La chapelle Saint-Cézaire (XIIème) et le temple gallo-romain (Ier s av. JC)

La chapelle Saint-Cézaire (XIIème) et le temple gallo-romain (Ier s av. JC)

Ce site était occupé durant l’antiquité par une petite agglomération qui s’était formée autour du temple et était composée d’habitations, de thermes et de bâtiments agricoles. Elle se situait sûrement à l’emplacement de l’actuel Château Bas, autour duquel des structures archéologiques ont été retrouvées, comme les restes d’un cellier, d’un pressoir ou encore plusieurs bassins. Situées à côté de la zone cultuelle du temple, ces derniers étaient desservis par une galerie en grand appareil captant les eaux d’une source kastique; celle-ci ayant vraisemblablement motivée la construction d’un sanctuaire à cet endroit. Les chapiteaux du temple, permettent de dater son édification entre 30 et 20 avant notre ère, ce qui le rend par exemple contemporain de la maison carrée de Nîmes (10-4 av. JC). Il était situé au centre d’une plateforme semi-circulaire, d’un diamètre d’environ 55 mètres, en partie installée sur un mur de soutènement (niveau rattrapé au XIXème) et en partie creusée dans le rocher à l’arrière du temple. Le mur latéral gauche, l’ante (le pilastre), une colonne latérale gauche et les trois quarts du podium de ce dernier ont été conservés en élévation. Ces restes architecturaux permettent une reconstitution assez fidèle de l’état d’origine du temple. De style corinthien et tétrastyle (quatre colonnes en façade), il se composait d’un pronaos (zone entre le portique et la cella), précédant la salle cultuelle (ou cella) et reposait sur un podium presque entièrement conservé à l’exception du coté de la façade, à l’emplacement des marches. L’édifice fait 15,6 mètres de longueur sur 7,5 mètres de largeur hors œuvre et la colonne cannelée de son portique fait environ sept mètres de haut. Plusieurs éléments sculptés ont été trouvés sur le site, dont trois autels, trois têtes et une statue représentant un personnage féminin drapé mais rien ne pouvant confirmer le destinataire du culte (même si la mairie de Vernègues le nomme « le temple de Diane », ce qui a pour avantage de rajouter un peu plus de charme au site).


La chapelle a été rajoutée à une église occupant le temple

Le temple a été transformé en église, à laquelle à été rajoutée la chapelle au XIIème siècle.

Colonne et pilastre d'ordre corinthien

Colonne et pilastre d’ordre corinthien

Ce qui est sûr, c’est que la chapelle s’appuyant sur le mur latéral gauche du temple, est dédiée à Saint Cézaire. Typique de l’architecture romane provençale, elle est composée d’une nef de plan carré, voûtée en plein cintre, et d’une abside voutée en cul-de-four. On y accède aujourd’hui par une porte sur le côté de la nef. Datée du XIIème siècle, son sol est plus bas que celui du temple mais il se pourrait qu’elle ait été construite comme annexe d’une église occupant l’édifice antique, à laquelle elle était reliée par une ouverture aujourd’hui bouchée et un escalier dont les traces ont été reconnues lors de fouilles. La présence d’un édifice religieux chrétien est d’ailleurs attestée par la consécration d’un bâtiment vers le milieu du XIème siècle, par l’archevêque d’Arles accompagné de l’évêque d’Apt. La colonnette placée dans le mur latéral gauche du temple, réplique miniature exacte de la grande colonne du temple, n’apparait pas sur des dessins datant de 1783, c’est donc un ajout fait ultérieurement.

La chevet de la chapelle

La chevet de la chapelle

La chapelle et le temple sont donc plus liés qu’on ne pourrait le penser car l’état de conservation de l’édifice antique est sûrement dû à son utilisation comme lieu de culte, ce qui donne aujourd’hui un ensemble architectural non seulement exceptionnel mais également romantique à côté d’un domaine viticole, lui aussi intéressant à voir.

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