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Mausolée de Théodoric (Mausoleo di Teodorico)
Via delle Industrie 14, 48122 Ravenna, Italie


Ravenne est une ville de 160 000 habitants, connue pour ses monuments paléochrétiens classés à l’UNESCO. Elle fut l’un des grands ports de l’antiquité et la dernière capitale de l’empire romain d’Occident. Elle le sera encore deux fois et doit son prestige actuel en bonne partie grâce à Théodoric le Grand, roi des ostrogoths (peuple goth, d’origine germanique). Éduqué à la cour de Constantinople, il retourna près de son peuple (alors installé en Pannonie, au sud du Danube) à la mort de son père pour y être proclamé roi vers 473. Après avoir rassemblé une grande armée, il marcha ensuite sur l’Italie, occupée par Odoacre (qui avait déposé le dernier empereur romain d’Occident en 476) et assassina ce dernier après la prise de Ravenne en 493, suite à un siège de trois ans. Il fit de cette ville la capitale de son royaume, y gouvernera  tout en maintenant son alliance avec l’empire romain d’Orient malgré son culte arien et y mourra en 526. Quatorze ans après, les troupes byzantines entreront dans la ville, mettant fin à son statut de capitale du royaume ostrogoth. Le règne de Théodoric est marqué par de grands travaux d’assainissement de la ville, par la restauration de l’aqueduc de Trajan et par la construction de nombreux monuments dont beaucoup d’églises pour la population malgré sa religion différente.
Le mausolée de Théodoric construit vers 520

Le mausolée de Théodoric construit vers 520

L’un des édifices les plus marquants de cette période est sans hésitation le mausolée de Théodoric. Sûrement voulu par lui-même, il a été construit vers 520 dans une zone servant déjà de nécropole aux goths, alors en dehors des murailles de la ville. Contrairement aux autres monuments de Ravenne bâtis en brique, il a été érigé grâce à la technique romaine de « l’opus quadratum » (assemblage de gros blocs de pierre taillés), qui avait presque disparu depuis plusieurs siècles. Il a en effet été construit entièrement avec des blocs de pierre blanche d’Istrie, assemblés à joints secs et seulement liés entre eux par l’intérieur grâce à des agrafes de fer. Haut d’une quinzaine de mètres, le bâtiment est divisé en deux niveaux superposés distincts et ne communiquant pas entre eux.

 

La voûte du niveau inférieur

La voûte du niveau inférieur

La partie inférieure a un plan décagonal, dont chacun des dix côtés est occupé par une niche avec un arc en plein cintre. A l’intérieur, l’unique pièce a un plan en croix grecque, est éclairée par six petites fenêtres et n’est accessible que par une ouverture à l’intérieur d’une des niches. La destination de cette salle n’est pas connue, même si les hypothèses les plus crédibles en font une chambre funéraire pour les sarcophages de la famille de Théodoric ou une chapelle.
Le niveau supérieur et le sarcophage de Théodoric

Le niveau supérieur et le sarcophage de Théodoric

Le niveau supérieur, plus petit, a un plan toujours décagonal mais devenant circulaire à l’intérieur. La différence de taille avec la partie inférieure de l’édifice peut s’expliquer par la disparition d’un déambulatoire couvert dont il ne reste que la base des arcs dans les parois. Les façades sont décorées par des reliefs rappelant les niches du niveau inférieur. Les traces d’un escalier permettant d’accéder à ce niveau n’ont jamais été trouvées, accréditant la thèse de l’unique destination funéraire de la partie supérieure. L’unique pièce est en effet occupée en son centre par une vasque en porphyre dans laquelle les restes de Théodoric se seraient trouvés. Ceux-ci ont probablement disparu dès la prise de la ville par les troupes byzantines. Cette salle est couverte par une calotte circulaire taillée dans un unique bloc de pierre d’Istrie, d’un diamètre de onze mètres, d’une épaisseur d’environ un mètre et d’un poids d’environ 230 tonnes. Les douze éperons perforés disposés sur son contour extérieur ont probablement servis pour fixer les cordes utilisées lors des manœuvres de soulèvement.

Un bloc unique de pierre d'Istrie couvre le mausolée

Un bloc unique de pierre d’Istrie couvre le mausolée

De nombreuses hypothèses pour la mise en place de ce monolithe existent dont deux grandes idées ressortent: la première voit l’utilisation d’une rampe de terre en pente douce permettant de faire rouler le bloc de pierre jusqu’au sommet de l’édifice; la seconde, la construction d’un système complexe en bois afin de soulever le monolithe du sol.

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